French Dispatch – August 7th

 In Journalist Report

French dispatch from Alexandre Mangeot

Qu’est-ce qu’un monde extraterrestre pour vous? Pour moi, l’Arctique est un monde extraterrestre. Mise à part l’air que je respire, tout est inhabituel à mes sens.

Il n’y a pas d’arbres, pas de verdure. Il y a bien quelques fleurs ci et là. Mais rien qui ne puisse surpasser rudesse des pierres omniprésentes. Quelques fois, le sommet d’un rocher est coloré d’un orange intense, comme si un pinceau géant avait effleuré les parties supérieures du paysage. Cette couche orangée est une colonie de lichens… Sorte de fleurs posées sur un cimetière. Probablement qu’un renard Arctique vit ici, il y a des déjections sèches et blanches et des ossements de partout. Visiblement, comme un sacrifice rituel qui aurait fonctionné, la vie éclos à l’endroit même où d’autres sont morts.

Nous explorons un cratère d’impact, même les pierres semblent ne pas appartenir à cette planète. Elles ne suivent aucun schéma reconnaissable. La plupart des rochers sont grossièrement rugueux. Leur aspect est similaire à des éponges, mais sans marcher pieds-nus, je peux facilement imaginer qu’ils seraient comme des éclats de verres collés ensemble. Même leur couleur ne suit aucune règle à laquelle mon subconscient pourrait se référer. La plupart sont gris, mais il y a de nombreux intrus: on peut en trouver des jaunes voire même des oranges, des blancs lisses avec des tons bleus foncés ou des blancs finement rugueux avec des inclusions de cailloux, comme du béton.

FMARS est située à 20 mètres du bord du cratère. Certains jours la brume n’en part pas. Elle est tellement épaisse que je ne peux voir le fond du cratère. De la fenêtre du premier étage, il semblerait que le sol vole dans les airs. Comme si nous voyagions dans les nuages. Quand la brune s’en va, le cratère ressemble à un marécage.

 

 

 

 

 


Tout est humide. Là où les pierres laissent apparaitre le sable, il y a de la boue. Enfin quelque chose de mou et doux mais la majorité est saturée d’eau glaciale. Là où il y des pierres, je peux voir qu’elles reposent dans de l’eau. On dirait que tout cet endroit flotte sur un lac. Marcher sur les pierres, car elles sont stables. Certains endroits boueux semblent ne pas avoir de fond et que le lac pourrait m’ensevelir à tout moment.

Des microorganismes ont colonisés de longues allées sur les pentes du cratère. Ces colonies forment des trainées noires comme des coulées de bitume fondu couleraient sur une pente. Ces cyanobactéries se couvrent d’une substance noire pour se protéger du rayonnement ultraviolet du Soleil… Mais où est le Soleil? Je ne l’ai pas vu depuis presqu’un mois maintenant.

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